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Le Statec a publié, ce lundi 16 octobre, son rapport annuel « Travail et cohésion sociale », une analyse de 160 pages qui se penche sur la digitalisation, les inégalités et le risque de pauvreté au Luxembourg. Ces trois thématiques s’entremêlent étroitement, et le rapport met en lumière l’importance cruciale des compétences numériques dans le marché du travail luxembourgeois.

La Digitalisation: Un Facteur Clé

Le Luxembourg est à la pointe de l’utilisation des compétences numériques, avec 47% de sa population active utilisant fréquemment ces compétences, devançant des pays comme les Pays-Bas, la Suède, la France, l’Allemagne, et la Belgique. Le Statec souligne que cette utilisation intensive des compétences numériques est un moteur de différenciation dans le monde professionnel luxembourgeois, favorisant l’acquisition de compétences cognitives supplémentaires et limitant les tâches manuelles.

Inégalités et Compétences Numériques

Cependant, cette numérisation accrue accentue les inégalités sociales. Les personnes ayant des compétences numériques solides sont valorisées, tandis que celles moins qualifiées risquent de se retrouver marginalisées. Le rapport indique que les travailleurs ayant quitté leur emploi récemment ont souvent exercé des tâches moins numériques et plus physiques, soulignant l’importance des compétences digitales dans le maintien de l’employabilité. De plus, une fracture numérique est évidente entre différents niveaux d’éducation: 86% des diplômés de master utilisent régulièrement des appareils numériques au travail, contre seulement 26% des diplômés de l’école primaire.

L’Impact sur le Télétravail et les Salaires

Le télétravail est aussi une illustration de cette fracture, avec 32% des résidents pratiquant le télétravail, dont une majorité sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles. La maîtrise des compétences numériques influence également les salaires: les compétences cognitives et numériques sont plus valorisées, contribuant ainsi aux disparités salariales. Le rapport indique que parmi les 40% des travailleurs les mieux rémunérés, l’utilisation des compétences numériques est la plus fréquente. À l’inverse, les 20% des travailleurs les moins payés affichent un faible usage de ces compétences, soulignant ainsi l’impact significatif de la digitalisation sur les salaires et les inégalités sociales.

En conclusion, le rapport du Statec démontre que la digitalisation au Luxembourg, bien qu’elle améliore la productivité et l’efficacité, pose également des défis majeurs en matière de cohésion sociale et d’égalité des chances. Le besoin d’une politique proactive pour combler ces écarts numériques est primordial pour éviter que ces tendances ne renforcent davantage les inégalités existantes.