Les pénuries demain-d’œuvre et de compétences sont en augmentation dans tous les États membres de l’UE, et l’amélioration de la participation au marché du travail est au cœur même de la résolution de ce problème. Malgré les progrès réalisés dans le taux d’emploi global de l’UE, des déficits de compétences sont manifestes. C'est particulièrement le cas pour les groupes défavorisés tels que les réfugiés et les migrants, les femmes et les jeunes.
Eurostat estime notamment que 21 % de la population actuelle âgée de 20 à 64 ans reste inactive et a besoin d’un soutien ciblé pour entrer sur le marché du travail. En effet, cela signifie qu'un important potentiel inexploité est laissé de côté.
Le grand court-métrage: Quelle est l'ampleur de l'écart que nous observons?
Les pénuries de compétences sont signalées par les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs de l’économie de l’UE, ce qui pose des problèmes particuliers aux PME. Dans une récente étude Eurobaromètre, 4 PME sur 5 ont déclaré qu’il leur était difficile de trouver des travailleurs possédant les bonnes compétences, et plus de la moitié ont estimé qu’il était difficile de retenir des travailleurs qualifiés. Pour tenter de mesurer et de combler cet écart, la Commission a recensé 42 professions qu’elle considère comme des professions en pénurie à l’échelle de l’UE. Les pénuries de main-d’œuvre persistent dans tous les secteurs.
La transition vers une économie plus verte et plus numérique a déjà une incidence sur les compétences telles que nous les connaissons, ce qui peut entraîner une inadéquation accrue entre les compétences et les exigences du marché du travail. Selon les estimations, seulement dans le secteur des énergies renouvelables, 3,5 millions de nouveaux emplois devraient être créés d’ici à 2030. Le rapport 2023 sur l’évolution de l’emploi et de la situation sociale en Europe (ESDE) prévoit que les besoins d’investissement pour le recyclage, la reconversion et le perfectionnement professionnels dans la fabrication de technologies stratégiques «zéro net» sont estimés entre 1,7 milliard d’EUR et 4,1 milliards d’EUR jusqu’en 2030. Cela correspond à entre 198 000 emplois supplémentaires et 468 000 emplois supplémentaires dans différents scénarios.
L’adoption accrue de technologies de pointe telles que l’IA et les mégadonnées devrait également stimuler l’emploi, mais exacerber les pénuries de compétences.
Monter à bord de ceux qui restent
Une grande partie du potentiel non réalisé du marché du travail de l’UE dépend de l’activation des groupes sociétaux en retard dans la transition numérique. C'est particulièrement le cas pour les femmes, les adultes peu qualifiés, les réfugiés et les migrants, ainsi que pour les personnes âgées et les jeunes. La participation plus faible de ces groupes au marché du travail entraîne de nouvelles pénuries et de nouveaux goulets d’étranglement. La contribution potentielle des femmes à l'augmentation du taux d'activité est la plus élevée de ces groupes, ajoutant environ 17,3 millions de personnes actives de plus d'ici 2030.
Le plan d'action: une feuille de route pour assurer le succès
L'UE ne part pas de zéro. Le plan d’action est un élément clé de l’Année européenne des compétences, une campagne-cadre à l’échelle de l’UE visant à garantir aux citoyens un emploi de qualité et les compétences nécessaires pour y exceller. Elle s’appuie également sur les nombreux mécanismes politiques et de financement déjà en place au niveau de l’UE et des États membres, ainsi que par les partenaires sociaux qui ont été consultés sur le plan. Il s’appuie en outre sur les initiatives du plan d’action sur le socle européen des droits sociaux, les orientations stratégiques dans le cadre du Semestre européen et le soutien financier de l’UE.
Dans le cadre du pacte pour les compétences, 3,5 millions de travailleurs ont reçu une formation. Et le financement emboîte le pas. L’UE investit environ 65 milliards d’euros dans des programmes en faveur des compétences, notamment par l’intermédiaire de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR) et du Fonds social européen plus (FSE+). Pour reprendre les mots de Nicolas Schmit, commissaire à l'emploi et aux droits sociaux,
«Le marché du travail européen est à la croisée des chemins: les entreprises peinent à trouver des travailleurs pour pourvoir leurs postes vacants, ce qui les freine. Nous avons l’occasion d’attirer davantage de personnes sur le marché du travail, de les préparer aux emplois demandés et de stimuler la compétitivité de l’Europe. Cette Commission a introduit plusieurs mesures visant à accroître la formation, à améliorer les conditions de travail et à responsabiliser les partenaires sociaux, mais il est possible et nécessaire de faire davantage. Avec l’engagement de tous, nous pouvons remédier aux pénuries de compétences et de main-d’œuvre et bâtir une économie au service des personnes».
La mise en œuvre de ce plan d’action est essentielle pour atteindre les grands objectifs de l’UE en matière de compétences et d’emploi à l’horizon 2030, à savoir 78 % de l’emploi et 60 % de la participation des adultes à la formation annuelle. Le plan prévoit cinq domaines d'action:
- Aider les personnes sous-représentées à entrer sur le marché du travail
- Apporter un soutien au développement des compétences, à la formation et à l'éducation
- Améliorer les conditions de travail
- Améliorer une mobilité équitable au sein de l’UE pour les travailleurs et les apprenants
- Attirer des talents de l'extérieur de l'UE
Autres lectures
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