Bien que le Luxembourg soit classé troisième en Europe selon le eGovernment Benchmark, la consultation publique de la Décennie numérique met en lumière les domaines nécessitant des améliorations. Le Luxembourg se distingue par ses scores élevés en « centrage sur l’utilisateur » (97%), « transparence » (90%) et « services transfrontaliers » (92%), bien au-dessus de la moyenne européenne. Le pays se classe également bien dans les « facteurs clés de succès » avec 80%, score qui devrait augmenter grâce au projet de loi sur le principe du « once only » visant à simplifier les démarches administratives.
Les résultats de ce classement sont basés sur l’analyse de près de 11 000 sites Web en Europe, évalués à l’aide de 14 indicateurs et 48 questions. Parallèlement, le Luxembourg a lancé la consultation publique Décennie numérique, un baromètre annuel des progrès de la digitalisation jusqu’en 2030. Jusqu’à présent, seuls neuf acteurs de l’écosystème y ont répondu, la consultation étant ouverte jusqu’au 23 juillet.
Les ambitions du Luxembourg pour 2030 sont multiples. Premièrement, augmenter à 80% la proportion de résidents âgés de 16 à 74 ans disposant de compétences numériques de base (actuellement 60%). Deuxièmement, atteindre 10% d’employés ayant des compétences spécialisées en TIC, tout en augmentant la part des femmes (actuellement 22,5%). Troisièmement, assurer une couverture gigabit pour 100% des ménages, contre 78,9% de couverture fibre actuellement.
En termes d’infrastructures, bien que certains objectifs ne soient pas quantifiés, le Premier ministre Luc Frieden a évoqué l’acquisition d’un ordinateur quantique pour compléter le HPC Meluxina, augmentant ainsi la capacité de calcul du pays.
Pour les entreprises, l’objectif est que 75% d’entre elles utilisent le cloud, l’intelligence artificielle et les mégadonnées d’ici 2030, et que 90% des PME atteignent un niveau de base d’intensité numérique. Le Luxembourg, avec une adoption actuelle de 32,6% pour le cloud et 32,4% pour les mégadonnées, se situe en dessous de la moyenne européenne et loin de l’objectif de 75%. Cependant, l’adoption de l’IA est plus prometteuse, à 14,40%, bien au-dessus de la moyenne européenne.
Le Luxembourg vise également à ce que 100% des citoyens et entreprises aient accès aux principaux services publics en ligne d’ici 2030. Actuellement, seuls 76,1% des citoyens ont accès à leur dossier médical en ligne, ce qui indique un besoin de renforcement dans ce domaine.
Le Luxembourg met en place diverses initiatives pour atteindre ces objectifs ambitieux. Par exemple, la création du GIE MyConnectivity en 2021 vise à accélérer la digitalisation, et des programmes spécifiques comme Fit4Start sont simplifiés pour inclure l’intelligence artificielle. Le soutien financier de la Commission européenne et du ministère de l’Économie joue un rôle clé dans ces efforts.
En résumé, bien que le Luxembourg affiche des performances impressionnantes en matière de eGovernment, la consultation publique Décennie numérique souligne des domaines nécessitant des efforts accrus pour atteindre les objectifs de 2030. Les initiatives en cours, soutenues par des ressources financières et des projets législatifs, visent à renforcer les compétences numériques, à améliorer l’infrastructure technologique et à assurer l’accès universel aux services publics numériques.
Source: Luxembourg maintains third place in eGovernment Benchmark, Delano, Thierry Labro