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La pertinence, le volume et l'influence croissants des discussions autour de l'intelligence artificielle en Europe sont incontestables. En particulier avec la législation officielle de l’Union européenne sur l’intelligence artificielle sur l’approche, la formation à l’IA devient un élément essentiel tant pour les pays que pour les citoyens du bloc européen et au-delà.

La France, par exemple, a rapidement positionné la recherche et l’éducation en matière d’IA comme une priorité, avec le lancement d’appels à financement majeurs tels que son projet «Compétences et métiers du futur», pour lequel Sorbonne Université a été couronnée de succès, recevant près de 7 millions d’euros de l’agence nationale de recherche française. Ce financement vise à anticiper les emplois et les compétences qui seront nécessaires à l'avenir dans le domaine de l'IA, et à soutenir les établissements d'enseignement dans le développement de diplômes et de cours qui produisent des professionnels de l'IA qui seront bien équipés pour répondre à ces besoins. 

L’IA dans l’enseignement supérieur de l’UE: le cas de l’alliance 4EU+ 

À quoi ressemble cette importance croissante de l’IA dans le contexte de l’enseignement supérieur européen, et quelles approches sont nécessaires pour garantir que ses implications futures reçoivent des réponses efficaces? 

La collaboration est un indicateur important de la richesse de l'enseignement supérieur européen. Sorbonne Université a la chance de bénéficier d'un large éventail d'opportunités dans la recherche et l'éducation grâce au travail multilatéral et interdisciplinaire des universités européennes. Pour nous, l’un des principaux moteurs de ces possibilités est l’alliance 4EU+, composée de sept universités européennes partageant des valeurs communes, notamment la multidisciplinarité, la promotion de l’innovation et la promotion de la science ouverte.  

Les actions de l’alliance découlent de quatre initiatives phares, dont l’initiative phare no 3: «Numérisation, modélisation et transformation», dans laquelle nous sommes fermement impliqués et engagés. Cette initiative phare englobe un certain nombre d’initiatives positives pour le développement de l’enseignement de l’IA, y compris la création de masters communs et de cours partagés. Cette approche de collaboration intégrée permet à l'interdisciplinarité, moteur crucial de l'innovation, d'opérer au cœur des programmes éducatifs. 

«Thinking AI» – une fenêtre sur l’avenir 

«Thinking AI», un nouveau cours ouvert en ligne développé par le SCAI (Centre Sorbonne pour l’intelligence artificielle) et l’alliance 4EU+, n’est qu’un exemple de cette approche. Libre et ouvert à tous, et présentant un intérêt particulier pour les étudiants en master et les doctorants, il invite les gens à en apprendre davantage sur les implications éthiques, sociologiques et juridiques des technologies de l’IA. Le cours comprend 11 leçons en ligne, dirigées par des spécialistes reconnus de l'IA, dans un format flexible pour faciliter l'accessibilité.

Desactions telles que «Penser à l’IA» sont extrêmement importantes, car elles fournissent aux participants des outils qui deviendront indispensables à l’avenir: la culture des données, par exemple, et la pensée critique.

Bien que ces développements soient sans aucun doute un pas dans la bonne direction, ils ne sont qu'un début.

Pour vraiment faire en sorte que nos futurs étudiants en IA puissent faire face aux défis et aux complexités du domaine dans dix, vingt, cinquante ans, il faut d'abord aller plus loin dans l'interdisciplinarité, en la reconnaissant comme un aspect fondamental des futurs programmes académiques. Parallèlement à cette impulsion, nous devrions également nous concentrer davantage sur l'intersectorialité, en associant, par exemple, des entreprises externes à des projets de formation. 

À titre d’exemple, citons le programme SOUND.AI de Sorbonne Université, financé par le MSCA COFUND, qui favorise l’excellence en matière de formation et offre un soutien à l’évolution de carrière des doctorants. 

Ce qui est clair, c'est que les besoins futurs de l'IA ne peuvent pas être satisfaits seuls. Les institutions doivent élargir non seulement leur réseau de collaborateurs, mais aussi leurs perspectives. 

 

À propos de l'auteur

Après un doctorat en sciences humaines numériques à Sorbonne Université, Xavier Fresquet a participé à la création du centre d'IA de Sorbonne Université, SCAI, en 2019. Il est aujourd'hui directeur adjoint du SCAI et, en tant qu'ingénieur de recherche, il développe des recherches dans le domaine de la musicologie et de l'IA appliquée.

À propos de l'Université de la Sorbonne

Sorbonne Université est une université multidisciplinaire, à forte intensité de recherche et de classe mondiale. Située au cœur de Paris, avec une présence régionale, elle s'engage pour la réussite de ses étudiants et pour relever les défis scientifiques du 21ème siècle. Grâce à ses 55 300 étudiants, 6 400 chercheurs universitaires et chercheurs partenaires, et 3 600 personnels administratifs et techniques qui en font une réalité quotidienne, Sorbonne Université promeut la diversité, la créativité, l'innovation et l'ouverture sur le monde.

 

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