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Le projet JEDI (Joint European Degree label in Engineering), coordonné par l’Universidad Politécnica de Madrid, réunit seize établissements partenaires (écoles d’ingénieurs, universités techniques, agences d’accréditation, ministères et représentants du monde industriel) issus de onze pays européens. Son objectif est de développer un label européen commun pour les diplômes conjoints en ingénierie, afin de faciliter leur reconnaissance et leur accréditation à l’échelle européenne.

Face à l’augmentation de la mobilité étudiante et des programmes conjoints, le projet répond à un besoin croissant d’harmonisation des critères d’évaluation et de reconnaissance des diplômes. Actuellement, l’absence de réglementation harmonisée complique la reconnaissance des diplômes conjoints, tant au niveau national qu’européen. Les associations professionnelles d’ingénieurs, en particulier, sont souvent réticentes à reconnaître des programmes étrangers, ce qui entrave l’intégration de ces diplômes dans les secteurs européens de l’ingénierie, de la technologie et des sciences.

Pour surmonter ces obstacles, JEDI a mis en place un cadre structuré visant à garantir la cohérence et la qualité des programmes conjoints. Ce cadre comprend l’alignement des curricula sur des résultats d’apprentissage communs, ainsi que l’établissement de critères d’assurance qualité et d’accréditation. Un prototype de label a été développé, basé sur des critères communs, et testé sur des programmes de diplômes conjoints sélectionnés. Des retours d’expérience ont été collectés auprès des étudiants, des institutions académiques et des employeurs pour évaluer l’impact du label et affiner son applicabilité et son efficacité. En effet, une étude qualitative publiée en 2025 dans l’International Journal of Engineering Education montre que les parties prenantes voient un fort potentiel dans les diplômes conjoints et la création d’un label européen même si les différences entre pays sur des points comme la durée des cursus, la langue d’enseignement, la reconnaissance des formations hybrides ou en ligne, etc. compliquent encore la mise en place d’un cadre commun.

On peut déjà retrouver des livrables publics (rapports, synthèses) qui compilent les critères et analyses comparatives. Les documents publiés mettent en avant la nécessité d’insister sur l’autonomie académique, de limiter la complexité réglementaire au strict nécessaire, et d’accompagner les établissements (ressources, formation du personnel, alignement QA) pour que le label ait un effet réel. Ces recommandations figurent dans des rapports d’analyse et de synthèse liés au pilotage des labels européens.

Ce projet propose une solution concrète aux défis de reconnaissance des diplômes conjoints en ingénierie en Europe, plaçant la digitalisation au cœur de son approche. Il pourrait à long terme faciliter la mobilité académique et professionnelle des diplômés, renforcer la coopération entre les établissements d’enseignement supérieur et les acteurs industriels, et contribuer à l’harmonisation des standards de formation en ingénierie. De plus, en s’appuyant sur des cadres d’accréditation existants tels que le label EUR-ACE, le projet souhaite assurer une continuité et une cohérence avec les standards de qualité reconnus, tout en promouvant l’innovation pédagogique et la reconnaissance mutuelle des qualifications à l’échelle européenne.