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Dans le cadre de son programme « Accélérer la souveraineté numérique à l’horizon 2030 », le Luxembourg a publié une stratégie nationale des données ambitieuse et structurée. En synergie avec les stratégies sur l’intelligence artificielle (IA) et les technologies quantiques, cette feuille de route positionne la donnée comme ressource stratégique au service de l’innovation, de la compétitivité et du bien-être des citoyens.

Vision stratégique : une société guidée par la donnée

Le Luxembourg veut devenir un hub européen des données, reposant sur un écosystème fiable, sécurisé et centré sur l’humain. L’objectif : maximiser la valorisation des données pour :

  • Stimuler l’innovation économique.
  • Améliorer les politiques publiques et les services aux citoyens.
  • Renforcer la souveraineté numérique nationale.
  • Favoriser une économie durable et inclusive.

Les six piliers transversaux de la stratégie

Pour soutenir cette ambition, la stratégie s’articule autour de six leviers d’action communs aux stratégies sur les données, l’IA et le quantique :

  1. Gouvernance et régulations : cadre centralisé, accès unifié, environnement de traitement sécurisé via la Data Factory.
  2. Compétences et talents : développement d’une véritable culture de la donnée à tous les niveaux de la société.
  3. Infrastructures : cloud souverain, data centers Tier IV, supercalculateur MeluXina.
  4. Écosystème de services : accompagnement des entreprises et administrations dans l’usage des données.
  5. Recherche, innovation et transfert technologique : création du Deep Tech Lab, valorisation économique des données.
  6. Coopération internationale : intégration dans les espaces de données européens, rôle actif dans Gaia-X et EuroQCI.

Focus sur les compétences numériques et la culture de la donnée

La stratégie distingue trois profils cibles pour les actions de montée en compétences :

  • Experts des données : data scientists, ingénieurs, juristes spécialisés. Accès à des formations spécialisées, infrastructures et projets de R&D.
  • Praticiens de la donnée : analystes, chefs de projet, agents publics. Sensibilisation, formations métiers, événements de partage de pratiques.
  • Citoyens : acquisition d’une littératie des données via des ateliers, formations, intégration dans les cursus scolaires, MOOC, hackathons.

Le tout vise à réduire la fracture numérique, encourager la participation active des citoyens et renforcer la transparence démocratique.

Mise en œuvre : la Data Factory comme catalyseur

La stratégie prévoit la création d’une Data Factory, un guichet unique national pour :

  • Accompagner les acteurs publics et privés dans la valorisation des données.
  • Fournir des ressources et des services interopérables.
  • Promouvoir les initiatives nationales et européennes (espaces de données communs, Once Only, DCAT-AP-LU…).

Un cadre réglementaire centralisé et sécurisé

Le Luxembourg établit une gouvernance centralisée autour du CGPD, du CTIE et du LNDS, garantissant :

  • Un accès harmonisé aux données du secteur public.
  • Des environnements de traitement sécurisés.
  • Le respect du RGPD, du secret bancaire, des droits d’auteur, etc.

L’approche facilite l’accès aux espaces de données européens (santé, énergie, mobilité, cybersécurité…) via un point d’accès unique.

Objectifs opérationnels

Parmi les objectifs concrets d’ici 2030 :

  • Valoriser les données dans les secteurs public, privé et de la recherche.
  • Simplifier les démarches administratives via le principe Once Only.
  • Encourager l’innovation par la réutilisation de données de qualité (FAIR).
  • Créer un hub d’excellence des données reconnu à l’échelle européenne.

Avec cette stratégie, le Luxembourg s’affirme comme un acteur clé de l’économie de la donnée en Europe. En misant sur la confiance, l’interopérabilité, la formation et l’innovation responsable, il pose les bases d’un écosystème où la donnée devient un bien commun stratégique, au service de tous.